Le fait de s’interroger sur tout ce qui peut améliorer la santé d’autrui et créer des alliances pour que nos actions particulières s’ajoutent à celles d’autres acteurs pour un plus grand impact sur la santé nous expose à sortir de notre traditionnelle sphère d’influence et à nous mêler de ce qui semble relever de domaines étrangers à notre compétence, mais qui pourtant nous concerne au premier chef.
Nos recherches seront-t-elles applicables et appliquées, nos enseignements changeront-t-ils les comportements de nos diplômés, notre université prépare-t-elle aux métiers de demain, nos services de santé tiennent-ils compte des besoins globaux de la personne, notre vision stratégique implique-t-elle les déterminants de santé, nos interventions profiteront-elles au plus grand nombre, nos ressources sont-elles utilisées à bon escient et au meilleur endroit, identifions-nous les priorités et attentes des citoyens pour déterminer nos choix, notre politique aura-t-elle les effets escomptés? Toutes ces questions nous interpellent ! Elles ne trouveront de réponses satisfaisantes que si nous agissons sur ce qui peut conditionner et prolonger notre propre action, en dehors de notre champ d’intérêt immédiat.
La fragmentation de nos savoirs par l’hyperspécialisation et le cloisonnement des institutions ne nous ont jamais paru aussi évidents au moment où s’expriment l’impératif besoin d’un meilleur usage des ressources de notre planète, comme de notre proche environnement, et la nécessaire synergie des intelligences pour pérenniser un bien commun essentiel : la santé, le bien-être complet physique, mental et social. C’est le paradoxe de notre temps, auquel le paradigme de la Responsabilité Sociale tente de répondre. Il appartient à chacun : personnalité politique, universitaire, chercheur, enseignant, praticien, étudiant ou simple citoyen, de mieux articuler sa contribution spécifique au grand ensemble des actions des uns et des autres pour une réponse plus efficace, équitable et durable aux besoins prioritaires de santé des personnes et des populations.
Reste à trouver les bonnes stratégies, méthodes, pratiques par l’échange et le partage d’idées et d’expériences. C’est la raison d’être du RIFRESS.
Dr Charles Boelen